3 - Vue d’ensemble
:
Si notre regard s‘éloigne encore un peu plus, alors nous
voyons la voûte étoilée dans son ensemble. Comme
une arche qui coiffe les 2 colonnes nord et midi, liant les FF∴
de tous grades et qualités. Mais aussi comme un pont temporel
qui relie les anciens, partis à l’orient éternel
et leurs FF∴
d’aujourd’hui. Les indiens d’Amérique du Nord
considèrent la voie lactée comme le « chemin des
morts », les étoiles étant les feux de camp allumés
lors de leur voyage. Pourquoi pas ? C’est qu’ils sont encore
vivants, quelque part… !
La voûte étoilée couvre et ouvre donc l’espace.
Seule cette voûte
symboliquement ouverte vers le ciel, à la verticale de nous,
peut entendre nos voix et nous guider par la lumière sur la voie
de la Vérité, comme à la recherche de notre étoile.
Nous pourrions presque nous croire dans un temple inachevé comme
dans une pyramide sans pyramidion.
D’après
Aristote : « l’œuvre a pour but d’imiter
la réalité. » Est-ce le cas ici ? Ce fond bleu
nous pousse à penser autrement. En effet, la couleur bleue semble
se rapporter à l’heure de l’ouverture des travaux
: midi donc en plein jour et les étoiles seraient liées
à l’heure de fermeture des travaux : minuit donc en pleine
nuit. Mais la couleur bleue a depuis longtemps symbolisé ce qui
est rare et cher. De même que le sang qui coule dans nos veines,
ce bleu est aussi important que la vie. Nous le voyons, le jour de l’initiation
où l’on évite de faire couler le sang de l’impétrant.
Ce bleu est lié à ce qui est précieux, à
la richesse, à l’infini et donc par extension à
la spiritualité, au domaine de la paix, au calme et à
la volupté. Il invite donc aux rêves, à l’évasion
et à la liberté de penser et de s’exprimer !
Voyez comme la couleur
bleue des poteaux, change. Elle s’éclaircit ! Plus on se
rapproche de l’Orient, plus les poutres passent du bleu foncé
au bleu clair, rappelant ô combien la lumière est intense.
Elle nous guide comme un phare dans la nuit à travers un labyrinthe
d’étoiles. Et le chemin n’est pas si aisé,
d’où la nécessité d’un fil à
plomb qui descend de cette voûte comme si… un « fil
d’Ariane » n’était pas de trop.
Ce fil à plomb orienté vers le nadir, indique le pavé
mosaïque qui semble ordonner nos idées trouvées en
vrac, au zénith.
Le pavé mosaïque ressemblerait alors… à une
page où l’on a noirci les idées inutiles. Les idées
lumineuses passées au tamis, ressortent blanchies de la sélection,
prêtes à être manœuvrées pour bâtir
une pensée.
« La clarté ne naît pas de ce qu’on imagine
le clair, mais de ce qu’on prend conscience de l’obscur.
» Carl Gustav Jung
Et si je rapproche la « voûte étoilée »
d’une autre image, d’anatomie cette fois-ci, alors…
elle serait l’égale de la boîte crânienne portée
par la 1ère vertèbre cervicale : Atlas,… protégeant
nos 100 milliards de neurones. Les points scintillants représenteraient
les connexions entre elles.
Les circonvolutions de notre cerveau… comme les constellations
de la voûte étoilée, formeraient un labyrinthe avec
ses zones d’ombre et de lumière. Pour en sortir, cela impliquerait
de découvrir la secrète issue à travers un grand
nombre de chemins possibles. Comme si ce dédale permettait à
nos idées de mûrir, de grandir : comme l’homme qui
se redresse, d’abord à 4 pattes puis 2 puis 3. Au fil du
temps, cette pensée fait son chemin et trouve un lien qui unit
toutes nos idées entre elles.
Ainsi ce temple crânien serait un laboratoire d’idées
à l’instar de notre Temple où nous exprimons…
nos expérimentations et intuitions de chercheur.
Comme le disait Boris
Dolto : « le mouvement, c’est la vie » alors…
rester immobile, c’est mourir !? Comme dans un labyrinthe ? Nous
devons donc rester en mouvement, en éveil, malgré le temps
qui passe. Co gi ter ! Pour s’en sortir !
D’ailleurs bien vieillir ne serait-il pas d’exister ?
C’est-à-dire… de réfléchir juste…
encore un peu ?
Rappelons que le mot « Ordre » se traduit en grec par «
Kosmos » dixit « la symbolique du 3ème
millénaire » (Irène Mainguy p 85).
Pensez-vous alors que se mettre à l’ordre permettrait d’être
en contact avec l’univers ? Ou par un effet de miroir, cet univers
stellaire serait-il l’image d’un « univers plus…intérieur
» ? Notre cerveau ?
Et ainsi la « voûte étoilée » serait
le symbole de la création d’une réflexion APRES…UN
BIG BANG ! En un flash de lumière, toutes mes idées s’éparpillent,
se projettent sur ma voûte crânienne comme les étoiles
sur la voûte étoilée, brillent puis tourbillonnent
autour d’un fil conducteur : notre fil à plomb, pour devenir
une pensée bien construite qui serait comme le pavé mosaïque,
carrée et bien d’équerre, lumineuse pour moi, compréhensible
par tous, surtout exprimée debout et à l’ordre !
Il s’en dégage
un sentiment de partage ! Et de ce fait, la F∴M∴
n’a de sens que si nous communiquons nos idées dans le
Temple et avec le monde profane pour l’améliorer…
en même temps que nous-mêmes, nous le faisons en les «
réfléchissant ». (Effet miroir) D’ailleurs,
nous entendons à chaque fin de tenue : « ils répandront
les vérités qu’ils ont acquises… »
Et notre site internet, sur un réseau quasi neuronal, existe
bien pour contribuer aux échanges.
Il serait d’ailleurs inutile de rester muré à jamais
dans notre tour dorée, bien à l’abri, contemplant
le monde depuis nos fenêtres. Comme le fit volontairement, fin
du XIXème, Emily Dickinson dés l’âge
de 40 ans dans sa demeure familiale d’Amherst, en Nouvelle-Angleterre.
Ses proches la surnommaient : la « poétesse à demi-fêlée
» ou la « reine recluse » ; elle avait deux obsessions
: rester à l’écart du monde et écrire. Ce
que je retiens de cette histoire ce n’est pas que seuls six poèmes
ont été publiés de son vivant sur les mille huit
cents existants mais qu’elle s’est comportée pendant
15 ans, quasiment en autiste.
Je garde à l’idée
que rien n’est figé, à l’instar de la plasticité
du cerveau. Daniel Tammet est un autiste Asperger, génie des
nombres et des langues. Aujourd’hui, il a vaincu la prison de
l’autisme et écrit des livres pour expliquer le fonctionnement
du cerveau et du sien, en montrant qu’ils ne sont pas si différents.
D’après
Kant : « il existe deux mondes. Le monde sensible perçu
par notre corps et le monde tel qu’il est en lui-même ».
Je dois donc travailler pour élaborer un monde idéal et
comme Daniel Tammet, persévérer, pour que les deux mondes
se rejoignent.