MOUILLAGES FORAINS AUX ILES VIERGES
 
J’ai navigué pendant quelques années dans les Antilles sur mon voilier que j’avais appelé « La Fernante ». Ce soir, et nous allons dire que nous sommes au petit matin, je vous emmène avec moi dans une journée de navigation dans les Iles Vierges.
Les Iles Vierges, se trouvent juste à l’Est de Puerto Rico et au Nord ouest des petites antilles. Elles sont anglaises ou américaines.
C’est un jardin de quelques dizaines d’îles et îlots, au milieu desquels il y a comme une petite mer protégée, le Francis Drake Channel, aussi appelé par les français « la grand rue des vierges ».
Aujourd’hui, considérées comme un lieu paradisiaque, les Iles Vierges, c’est un grand parc naturel, un « must » comme on dit, où l’on se balade entouré de plages pour cartes postales, eau turquoise, sable blanc, cocotiers. La navigation y est facile, souvent ventée, mais la mer reste plate entre les îles. Les mouillages forains y sont nombreux et sûrs, ce qui en fait un paradis du charter et des croisiéristes. La navigation des voiliers de location y est très organisée, très sécurisée à l’américaine.
Les bateaux se déplacent en flottilles de mouillages en mouillages, de « spots en spots » pour prendre les mots à la mode, et à des horaires bien établis. Ce qui fait que si vous voulez être tranquille et seul, la règle est de visiter à contresens des horaires.
Nous sommes donc dans le cockpit de La Fernante, mouillés sous la pointe de Virgin Gorda où nous avons passé la nuit. Il est sept heures du matin, le café est dans les tasses, le soleil monte, la mer est bleue et il va falloir se dépêcher car juste à terre, il y a un spot, « les baths ».

C’est un spectaculaire chaos cyclopéen d’énormes roches rondes, formant sur le rivage des grottes et piscines d’eau cristalline, « les baths » avec des éclairages d’effets spéciaux naturels sur fond de sable blanc. D’entre les roches sortent quelques cocotiers, et couronnant le haut du site, un « resort », hôtel luxueux, «exclusive», « très intégré » comme on dit maintenant, avec des paillotes pour les sauvages à carte de crédit, perroquet sur la table pour l’exotisme, piscines à débordement et voiturettes électriques. L’endroit est magnifique et prête à l’imagination. On rêve aux trésors cachés, aux histoires de pirates, aux boucaniers. On barbote un peu dans l’eau entre les rochers, et il faut déjà partir. Car voilà les bateaux de location, qui ancrent et débarquent avec les annexes.

Je déroule donc le genoa pour une courte navigation jusqu’à Norman Island où je m’amarre à une bouée.
Là aussi un « must » dont nous parle notre guide, des grottes et un lieu de plongée décrit comme un « aquarium » plein de poissons multicolores. Je m’équipe et plonge donc seul sur le site, dix mètres de fond, de l’eau très claire et là , la déception , les grottes sont assez jolies, pas beaucoup de coraux mais surtout un désert , sans poissons , un pauvre endroit comme on en voit de plus en plus.
Un peu plus loin pour animer le site, il y a une sorte de statue qui a été posée sur le fond pour intéresser le touriste et qui commence à être recouverte de petits coraux.
Je repars à bord prendre un café et une heure après l’armada arrive.
C’est assez rigolo, un spectacle haut en couleur de les voir s’équiper, avec leur crème blanche sur le nez .On les affuble de masques, de tubas, de palmes et de gilets de sauvetages orange. Ce qui n’est pas vraiment pratique pour nager, mais l’injonction américaine est formelle : «it’s for your own security ».
Les américains sont disciplinés et les voilà partis sur le site de plongée. D’un œil distrait, je les regarde s’ébattre joyeusement comme des canards sur la mare.
On en voit certains qui essayent de mettre les jambes en l’air pour essayer de descendre un peu au fond mais avec le gilet de sauvetage, ils n’y arrivent pas, et par moment ça vire un peu grand guignol.
Pourtant, je suis intrigué car on peut voir que ça saute autour d’eux. Je me mets donc à l’eau moi aussi et en arrivant vers eux, je les vois barboter, entourés de poissons de toutes tailles et de toutes les couleurs, et là je réalise : les animateurs les ont équipés de filets remplis de biscottes.

Alors les poissons arrivent de partout : les perroquets bleus, le cardinal rouge et la gorette jaune, la demoiselle cacao et le beau grégoire, et puis le grogneur, les pargues, l’ange, le sergent major, le baliste royal est là avec le chirurgien, les carangues, les poissons coffres qui viennent leur bouffer les fesses, y’a même une tortue, ils sont tous là à l’heure du casse croûte, se faufilant entre les jambes des baigneurs pour aller à la gamelle.
Ils vont mordiller les mains qui tiennent les biscottes. Il en tombe la moitié au fond et l’on commence à voir qu’à 6 mètres en dessous sur la roche, il y a du plus gros.
Pour voir ça d’en dessous je descends en apnée m’accrocher en position de l’agachon sur le rocher. Au fond, je suis en compagnie d’un mérou et d’un gros barracuda ainsi que d’un juif gros yeux et un diodon.
On est là tous les quatre, moi me tenant, une main sur le rocher, l’autre sur le tuba, je regarde vers le haut tout comme le mérou et le barracuda. Ça vaut le détour :

Le spectacle dans l’eau bleue et par en dessous des cellulites palmées et encorsetées d’orange qui gigotent au milieu des poissons dans tous les sens, et des biscottes qui tombent est grandiose. En plus, pas loin de moi, il y a cette statue qui me fait immanquablement penser que je pourrais être dans le bocal avec Sainte Anne d’Auray et la neige qui tombe.
Comme vous le rire me fait boire la tasse.
Je vous raconte ça de façon croquignolesque, et sans intention de me moquer des individus, sinon du comportement de groupe car tout ceci donne quand même à réfléchir :
Nous sommes dans un parc naturel, c'est-à-dire un endroit de la nature préservé pour la consommation touristique.
Cette histoire de poissons qui viennent à la cantine à midi est quand même intéressante. Nous voulons contre tout bon sens nous faire une illusion humaine des animaux, qui devront être gentils, coopérants et nous donner l’illusion d’être humains comme nous.
De la même façon que nous mettons les animaux dans les parcs d’attraction, où l’on donne à manger au dauphin qui devra faire une espèce de courbette que nous prendrons pour un sourire humain.
Ceci peut paraître un peu tiré par les cheveux, mais je pense que nous sommes en plein dans l’existence du mythe du « paradis terrestre ». Dans le paradis, Adam et Eve vivent en harmonie avec les animaux et la nature avant d’être chassés de l’Eden.
La bible dit : « Le monde entier s’offrait devant eux, pour qu’ils y élisent un séjour tranquille, guidés par la Providence. Et se tenant par la main, ils tracèrent leur voie solitaire ».
Seulement Adam et Eve, tout en se tenant par la main, se sont jetés sur le monde entier, l’ont consommé, exploité et l’ont mis à feu et à sang. Sans pouvoir trop m’expliquer là-dessus, je pense que ce mythe du paradis est un mythe « capitaliste protestant » et « puritain ».

Après avoir étés chassés de l’Eden, reste la nostalgie de l’Eden et une question, comment y revenir ? Après avoir tout détruit, comment se retrouver en tête à tête avec la nature et les animaux ?
Voici donc le temps des parcs dits naturels. Adam et Eve rentrant au paradis terrestre, mythe capitaliste, car pour ne pas perdre la main et rentrer dans le sanctuaire ou la réserve, l’entrée sera payante. De là aussi, cette idée de luxe associée aux sanctuaires naturels. Le luxe en effet est beauté, beauté de la nature et des animaux, gentillesse des «natives» employés, « so poors, but so nice ».
Il s’agit de se donner jusqu’au bout l’illusion de l’Eden. Le luxe sous entend la consommation.
Quel est le luxe plus digne de la consommation que le luxe voluptueux du paradis terrestre, installé dans le sanctuaire naturel du « resort » 5 étoiles ?

 
 
Il y a un vrai paradoxe, car, si je me déplace d’une dizaine de kilomètres, la zone industrielle du port de St John, avec ses hangars, nature « travaillée », me semble « naturelle » alors que cette nature de sanctuaire affectée à l’idée que l’on se fait du paradis terrestre me paraît « artificielle » comme cet aquarium à poissons dont je vous ai parlé.
Il fait chaud à 11 heures sous les Tropiques, surtout avec des idées pareilles.
Je largue la bouée de mouillage.
D’un coup de genoa , une demie heure plus tard, nous sommes maintenant sur l’île de St John, exactement le mouillage de Leinster Bay, située dans la partie Ouest des « narrows », qui est la partie la plus étroite du détroit de sir Francis Drake.
Une vraie carte postale et un mouillage pépère dans quinze mètres d’eau.
De l’autre côté du détroit, c’est l’île de Tortola et précisément « Soper’s hole », (Je dirais le trou à soupe), port d’attache du terrible pirate Barbe Bleue et où étaient installés des français sur le caillou du même nom, French Cay.
Et bien avant tous ceux là, il y avait là un camp d’indiens.

 

 
La baie de Leinster Bay où nous sommes, est protégée par un minuscule îlot rocheux et une langue de sable de quelques m2, le« Watermelon ». Ilot qui a son histoire, car, le duel étant interdit en face à Tortola, Watermelon sur St John était devenu le lieu institutionnel où l’on venait se battre pour l’honneur et vider ses querelles par le sang.
Pour le moment à Leinster Bay, notre mouillage de rêve, il est midi, et c’est une trentaine de bateaux de location qui sont arrivés et nous entourent maintenant.
Une espèce de fête à nœud nœud nautique se met en place, avec pédalos sur la plage ainsi que quelques velléités de ski nautique et de véliplanchisme.
Puis arrive l’heure du punch planteur que les équipages servent avec générosité en plein cagnard, en triple dose, pour une fin de journée plus peinard avec leurs clients, leurs « Guests » comme on dit.
Les barbecues sont mis en route et grillent leurs saucisses au cul des bateaux.
On s’interpelle le verre à la main, on avale les saucisses.
Après repas, le punch remplit son effet et doucement tout redevient plus calme. Les hommes cuvent sous le taud de soleil. Les femmes s’allongent un peu pour la bronzette, et les bikinis se mettent en configuration mono.
Quatre heures de l’après-midi, un croisiériste descend un canot de passagers pour la promenade rituelle à terre. Je les accompagne, il y a là haut en montant à pied une sucrerie en ruine, Annaberg sugar mill.
Il faut monter un peu, il fait chaud, on marche en silence car la triple dose de punch pèse dans les jambes.
Mais arrivés là haut, le site est magnifique, une vue époustouflante sur le détroit et la grand-rue des vierges.
Pour les ruines il s’agit d’un ancien moulin à mélasse en forme de tour et un bâtiment avec des chaudrons cassés, plus quelques annexes.
Pelouses soigneusement tondues entre les murs en ruines.
Il y a quelques panneaux explicatifs sur le panorama, et quelques tables à pique nique.
Nos croisiéristes se prennent en photo devant les ruines, vont s’asseoir pour un autre cliché dans les chaudrons brisés, se prennent en carte postale devant le panorama, et puis redescendent vers leurs bateaux de croisière.
Et puis c’est tout.

Moi, j’avais entendu parler de cette histoire, mais il a fallu que je démêle tout ça pour comprendre.
Nous sommes en 1733. A cette époque St John se disait St Jaan et l’île était Danoise.
Donc ça s’est passé en 1733, le 23 novembre exactement, ici même, devant les tables à pique-nique, ce panorama et cet éclairage magnifique de fin de journée.
Ce soir là, tout pète, les Akwamus se révoltent et cassent les chaudrons. Pourquoi ce jour là ? On n’en sait rien. Il y avait bien eu un fort cyclone en juillet, suivi d’une invasion terrible d’insectes. Il y avait surtout eu un code répressif du marronnage particulièrement cruel et inhumain. De l’alcool aussi, qui fait chauffer les esprits et il y en avait beaucoup et qui faisait des ravages.
En tous cas ce soir là, commence ici une des premières et une des plus importantes révoltes d’esclaves. St Jaan est une île sans relief élevé, la pluie est rare, elle est donc pauvre, peu productive. Les esclaves, entre un et deux milliers, travaillent beaucoup déjà pour leur propre subsistance.
Ils sont encadrés par quelques misérables petits blancs, des condamnés et déportés non libres, qui servent d’encadrement ou de kapos selon. Quelques petits planteurs blancs, danois ou hollandais et une garnison dans un fort à Coral Bay, un peu plus loin, comprenant en tout et pour tout six gardes.
Les Maîtres et leurs familles vivent sur l’île voisine de St Thomas où ils s’occupent de commerce et de la traite, activités autrement plus lucratives que la culture de la canne et du coton. St Jaan est donc une île livrée à elle-même, sans morale, sans justice, où la loi du plus fort s’exerce, et où l’alcool et la violence font des ravages.
Pour comprendre, il ne faut pas regarder ce monde comme d’autres regardaient les poissons tout à l’heure. Ce monde là n’est pas gentil « so poors but so nice », c’est un monde compliqué et cruel où la misère a engendré la toute puissance de la saloperie.

J’ai dit, les Akwamus se sont révoltés. Les esclaves Akwamus venaient de Guinée. Il se considéraient comme nobles, guerriers et marchands et par le passé avaient tiré grand profit de la traite. Car ce sont eux qui par le passé détenaient le monopole de la déportation des esclaves de l’intérieur vers la côte, où ils les livraient à la tribu des Accras associés aux Danois sur la côte de Guinée.
Les Akwamus devenus riches, puissants, armés, avaient attaqué et conquis les Accras en 1677.
Un peu plus tard, les Akwamus après la mort de leur roi en 1725, avaient été écrasés à leur tour et vendus comme esclaves.
En 1730, ils sont arrivés sur St John avec une mortalité en mer normale de 50%. Il n’y avait pas que de bons souvenirs les concernant. Car à St Jaan ils retrouvent une partie de ceux qu’ils avaient vendus, Accras, et les Aminas vendus pour travailler dans les mines Portuguaises de la côte des Accras .
Les Akwamus ne se résolvent pas à leur condition d’esclaves, et vite, soit partent s’installer en marrons dans le maquis ou bien cherchent à asservir les autres tribus comme ils l’avaient fait enGuinée.
Beaucoup d’Aminas et d’Accras pour leur échapper se réfugient également dans la montagne eux aussi en Marrons. Il y avait donc sûrement beaucoup de tension dans les groupes ethniques et ça faisait beaucoup de monde dans la montagne.
Pour lutter contre le marronnage, et retrouver une bonne production sur l’île, le gouverneur à St Thomas institue un code répressif particulièrement dur et cruel. Le marronnage est puni de torture aux fers rouges suivie d’exécution.
Bref le 23 novembre, c’est la révolte, les chaudrons sont cassés. Il y a un leader : le chef Akwamu : « King June » et d’autres meneurs, «Kanta», «King Bolombo», « Prince Aquashie » «Breffu ». Derrière eux, des centaines d’esclaves se révoltent ce jour là.
Ils s’emparent du fort de Coral bay, tuent cinq gardes, le sixième, John Gabriel réussissant à monter dans un canot à voile pour aller donner fissa l’alerte à St Thomas. Dans le fort, les rebelles brûlent le pavillon, tirent trois coups de canon. C’est le signal pour massacrer les petits blancs dans les plantations.
L’idée des leaders Akwamus est de régner sur St John, les autres tribus travaillant pour eux à la production de sucre.
Il faut savoir que dans cette révolte, une partie de ceux qui avaient des souvenirs de Guinée, ne se révoltèrent pas, restèrent neutres ou prirent le parti des blancs qui à tout prendre leur semblaient présenter une meilleure espérance de traitement.
Une reprise partielle de l’île fut effectuée assez rapidement par un détachement de St Thomas.
A la suite de laquelle les Akwamus et ceux qui les avaient suivis furent contraints de vivre en marrons et de mener une guérilla incessante, ne serait que pour leur subsistance.
Il fallait absolument stopper tout ça, qui risquait d’avoir valeur d’exemple pour les îles voisines.
Le gouverneur de St Thomas, ne disposait pas des forces nécessaires pour mâter la révolte.
Il fit donc appel à ses voisins anglais de Tortola qui s’y cassèrent les dents à deux reprises notamment lors d’une tentative de débarquement à Leinster Bay. Alors, on envoya un émissaire négocier de l’aide avec la France, au Domaine Royal de la Martinique. Le Gouverneur s’appelle Jean Charles de Bochard.
Il y a justement dans la baie de Fort de France deux bateaux chargés de quelques centaines d’hommes de troupes. Le premier, commandé par le Chevalier de Longueville, et l’autre par un certain monsieur Nadau chargé de troupes Suisses, c'est-à-dire sans doute de toutes sortes de rastaquouères. L’affaire est négociée par une assurance de la neutralité du Danemark dans le conflit entre Français et Anglais et dans un autre différent avec la Pologne, plus un peu d’argent, et un arrangement sur l’île de Ste Croix.
Après trois jours de navigation, cap au Nord Ouest vent portant, le 23 Avril 1734, soit six mois après le début de l’insurrection, les deux bateaux Français ancrèrent dans la baie et se livrèrent au rétablissement de l’ordre, c’est-à-dire à que l’on pourrait appeler aujourd’hui une épouvantable ratonnade dans la montagne.
Il fallait faire des exemples, il y en eut. La répression de la révolte fut abominable.
Les meneurs repris furent torturés au fer rouge, démembrés, brûlés à petit feu, les femmes empalées. Sur la plage à côté de Leinster Bay, après le départ des Français on retrouva vingt-cinq corps torturés, zigouillés, là, dans le parc naturel, aujourd’hui au milieu des planches à voiles et des pédalos, dans le paysage de carte postale.
Un mois après son arrivée, le 26 mai 1744, l’ordre étant rétabli, le Chevalier De Longueville et Monsieur Nadau peuvent lever l’ancre et remettre le cap au Sud-est sur la Martinique. Et pouvoir rendre compte de la mission accomplie au Gouverneur, Jean Charles de Bochard, marquis de Champigny.

Il y aura d’autres révoltes sur St John, et notamment en 1840 une évasion massive avec un bateau volé ici même à Leinster Bay. Ce n’est que sous la pression constante qu’en 1849 les esclaves obtiennent leur émancipation. Leur sort n’en fut pas amélioré pour autant avant les années 1920.

Voilà, les choses se sont entremêlées dans cette journée de navigation aux îles Vierges, « paradis aujourd’hui » mais les paysages sont habités par leur mémoire.
Et nous F?M?, nous croyons aux traces et savons voir la main tendue de désespoir devant un pédalo, car nous savons qu’il existe un fil, un lien qui relie le temps, les choses et les évènements.
Le sentier des hommes, comme la trace des frères qui nous ont précédés.

Je crois qu’il est temps de changer de mouillage car tout ceci donne soif.

J’ai dit