Faut-il cloner le divin Mozart ?
 
Le seul moyen connu jusqu'à ce jour d'échapper au vieillissement, c'est de mourir jeune. Ce fut le cas de MOZART (1756-1791) qui « était tellement précoce qu'à 35 ans il était déjà mort », a dit Pierre DESPROGES. MOZART est à l’évidence le musicien franc-maçon le plus célèbre. Je me suis donc posé une question : après la brebis DOLLY, faut-il cloner le divin Mozart ? Mais pour construire un autre Mozart et fabriquer son clone musicien, son A. D. N. suffirait-il car tout n’est pas génétique ?
Nous aurions besoin de l’utérus de sa mère, du lait de sa nourrice, de son enfance auprès de « Nannerl », sa sœur adorée (Maria-Anna) et des leçons de musique de son père Léopold, son seul maître après Dieu, autant craint qu’estimé.
Il nous faudrait les sérieux ennuis d’une santé fragile et ses tracas matériels, sa foi catholique et sa résignation devant la mort, ses conquêtes féminines et son besoin d’amour, l’inconstance de sa femme Constance WEBER et le deuil de ses quatre enfants morts en bas âge.
Il nous faudrait l’état de la musique dans l’Europe du XVIIIème siècle, les oratorios de HAENDEL, les cantates de BACH et les concertos de VIVALDI.

Il nous faudrait sa jeunesse de saltimbanque, petit prodige exhibé par son père avec sa sœur à travers l’Europe pendant dix ans, comme des animaux savants. Il nous faudrait les leçons de musique du père MARTINI à Bologne et de Jean-Chrétien BACH à Londres. Il nous faudrait l'enthousiasme des cours européennes devant l’enfant virtuose et l’accueil glacial lors de son dernier voyage à Paris. Il nous faudrait le parrainage de Josef HAYDN, son meilleur ami et son Frère en Maçonnerie. Il nous faudrait sa connaissance des langues : il parlait l’allemand, le français, l’italien, le latin, le grec, et lisait l’anglais.

Requiem (Dies Irae) - Jean-Chrétien Bach
Toccata pour trompette et orgue - Padre Martini
taminopamina
Il nous faudrait l’incompréhension de l’archevêque de Salzbourg COLLOREDO qui le renvoya comme un domestique avec un coup de pied aux fesses. Il nous faudrait les cabales à la cour de l’empereur JOSEPH II, le dépit jaloux de SALIERI et le rejet de ses compatriotes viennois.
Il nous faudrait son initiation à 28 ans (1784) à la RL La Bienfaisance à l’Orde Vienne, son assiduité dans les trois Loges dont il fut membre, l’idéal spirituel, moral et philosophique qu’il a trouvé dans notre Ordre et son ample chant à l’humanité et à la fraternité universelle, à la mixité aussi qu’il voulait instaurer en Franc-maçonnerie, à l’exemple de Tamino et Pamina dans la Flûte enchantée.


Dies Bildnis ist bezaubernd schön - Tamino
Ach, ich fühl's - Pamina
Et naîtrait-il un divin MOZART du mariage subtil et utopique de tous ces éléments et de beaucoup d’autres ? Même si l’A. D. N. dont il a hérité a pu déterminer son génie musical, ce dont doutent fort les généticiens, le milieu dans lequel il a vécu a décidé de sa vocation, il a permis à son génie de s’exprimer.
Toutes proportions gardées, serions-nous aujourd’hui les mêmes, moralement et intellectuellement, si nous n’étions pas devenus un jour des F∴M∴ ? Quant à l’A. D. N. de l’auteur de la Flûte enchantée, il est irrémédiablement perdu. Son corps a été jeté avec 16 autres cadavres à la fosse commune.
Et tout est mieux ainsi.
Mais, j’y pense, MOZART n’est pas mort ! Tous les jours, je peux l’écouter.
J’ai dit.